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Page:Huysmans - Sainte Lydwine de Schiedam (1912).djvu/84

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pait, à son tour, d’un autre côté, à toutes jambes.

Lorsqu’ils furent partis, Lydwine qui avait reçu, sans se plaindre, cette correction, murmura : J’ai cru, ma mère, que le fait seul de dire la vérité suffirait à sauver cet homme ; — et Pétronille, admirant la foi de sa fille et le miracle qui l’en avait récompensée, conçut de plus débonnaires sentiments et supporta désormais avec moins de malveillance et d’aigreur les fatigues et les peines que lui causaient les infirmités de Lydwine.

Il convient d’avouer, d’ailleurs, qu’elle avait, pour excuse de ses acrimonies, d’incessants embarras et de harassantes besognes, la brave femme ! car si les infirmités de son enfant lui semblaient excessives déjà, elles n’étaient que bénignes en comparaison de celles qui surgirent.

Bientôt, Lydwine ne put même plus se traîner sur les genoux et s’agripper aux huches et aux sièges ; il lui fallut croupir sur sa couche et ce fut, cette fois, pour jamais ; la plaie qui n’avait pu se cicatriser, sous les côtes, s’envenima et la gangrène s’y mit ; la putréfaction engendra les vers qui parvinrent à se faire jour sous la peau du ventre et pullulèrent dans trois ulcères ronds et larges comme des fonds de bols ; ils se multiplièrent d’une façon effrayante ; ils paraissaient bouillir, dit Brugman, tant ils grouillaient ; ils avaient la grosseur du bout d’un fuseau et leurs corps étaient gris et aqueux et leurs têtes noires.

L’on rappela des médecins qui prescrivirent d’appliquer sur ces nids de vermines, des cataplasmes de