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Page:Ingres d’après une correspondance inédite, éd. d’Agen, 1909.djvu/216

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sais quel respect humain, on n’en dise que bien et honneur.

Cependant, cher ami, je ne perds ni le courage ni le goût de mon art, et, sans trop penser à ce triste avenir, j’irai jusqu’au bout pour mon seul plaisir. De même, vous allez : évertuons-nous, faisons mieux que jamais, soyons encore plus châtiés et plus purs, s’il est possible. Car c’est, d’abord, pour nous que nous peignons et nous croyons à la vertu.

Le désir que vous témoignez, de voir nos dames liées entre elles, est extrêmement flatteur pour la mienne. Aussi croyez que, si l’occasion s’en présente, ma femme sera d’elle-même pour justifier l’opinion favorable que vous en avez donnée à Madame Debia à qui nous présentons, de concert, nos expressifs hommages. — Les mêmes sentiments je vous prie au respectable M. votre oncle, à M. votre très aimable frère et à tous nos amis, dont je porte dans mon cœur le plus cher souvenir.

Notre bon N… travaille toujours avec moi, c’est toujours le même bon enfant et très sensible à votre souvenir ; il vous prie de lui conserver votre amitié et vous fait mille compliments ainsi que Bougeon, Constantin et tous ceux qui ont eu le bonheur de vous connaître et vous apprécier ici. J’attends, vous le savez, un second vous-même ; l’ami Gilibert. Vous jugez de ma joie et quelle fête je me fais de lui parler de vous, cher ami.

Je veux, de tout cœur, pour la vie, vous embrasser.

Ingres.