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Page:Ingres d’après une correspondance inédite, éd. d’Agen, 1909.djvu/223

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aimable, comme un gage d’amitié et d’estime profonde. Nous l’aimons déjà, comme loi-même et, en attendant l’heureuse nouvelle qui va assurer le bonheur de toute ta vie, nous t’embrassons de tout notre cœur. Hommages et compliments à deux familles qui n’en font plus qu’une.

XXVII
Ingres a Gilibert.Florence, le Ier novembre
(Sans date).

Bien cher ami, le tableau que tu nous fais, de ton bonheur, nous rend heureux nous-mêmes au delà de toute expression. En relisant tes deux lettres où tu exprimes si bien les tendres sentiments et le mérite aimable et si digne de celle qui en est l’âme, je t’assure que nous sommes tout joyeux et attendris. Soyez bien sûrs que vous avez ici deux cœurs, qui correspondent aux vôtres. Et comme tu es sage, sans ambition autre que celle des honnêtes gens ! Ne crains pas de te dire heureux, parce que tu l’es. Jouis de cette sage philosophie avec les arts, nourriture indispensable à ceux qui les goûtent. Ils embellissent la vie et l’ornent de fleurs.

Enfin, débarrassé des petits tableaux et raccommodages, je suis bien en train sur ma grande page. Il y fait chaud, je t’assure. C’est une vraie fièvre, une passion. Jamais le travail ne m’a été si facile et si abondant que pour cet Homère. J’ai le bonheur de voir et de sentir que, plus