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Page:Ingres d’après une correspondance inédite, éd. d’Agen, 1909.djvu/241

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tout., veut me voir heureux. Moi, je l’aime el toujours davantage. Elle partage mon sort, sans se plaindre. J’espère la rendre plus heureuse. Nous avons la paix et la santé.

Après ma grande page, je rentrerai dans les petits ouvrages, pour m’amuser surtout. Ils me procurent même plus de profit, uniquement pour assurer un sort à ma chère compagne qui répondrait qu’il y en a assez pour elle. Pour cela je veux, le plus possible, éloigner les soucis, arriver à ne rien faire qu’à jouir des arts en vrai croyant, toujours friand du beau, rire des autres et arriver ainsi au monument.

Nous partageons ton bonheur dont te fait jouir ton aimable femme et ton adorée enfant. Je demeure ton inséparable de cœur. Mille choses à nos amis, et surtout à notre cher Prosper. J’ai tant à réparer envers lui ! Et sa digne famille qui doit me mal juger. Je ne sais comment m’y prendre. Dis lui que, tout sot et malhonnête que je sois, je ne suis pas moins celui qu’il a connu et aimé, comme un ami dévoué.

Tu vas m’écrire n’est-ce pas, et à notre grand plaisir ? Au reste, rien n’a été si beau et si bon que ce fameux dinde (sic) dont le grand Baillot a mangé sa part. À ma prochaine, je te parlerai de ce héros du violon et de Paganini que je n’ai pas encore entendu.