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Page:Ingres d’après une correspondance inédite, éd. d’Agen, 1909.djvu/254

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tement avec eux et je pris même la précaution, pour éviter tout malentendu sur cet objet, de confier à leur direction et à leurs ouvriers même la construction de ces échafauds. Ces mesures une fois prises, je fis commencer les copies.

Il y a six mois, à peu près, que les travaux s’exécutaient de cette manière, mais bien lentement au gré de mes désirs, à cause des difficultés imprévues que les jeunes artistes que j’emploie ont dû surmonter pour se préserver de tous les inconvénients d’un local mal commode, tels que reflets ou privations de lumière à certaines heures du jour, et surtout de l’ébranlement si facile des échafauds sur lesquels ils sont montés. Deux de ces jeunes gens ayant été pris par la fièvre pour avoir travaillé pendant les grandes chaleurs, je me suis vu forcé d être prudent pour eux, et de faire interrompre les travaux pendant les mois de juillet et d’août.

À la suite de cette interruption, l’un de MM. les Inspecteurs du Vatican m’a annoncé qu’il faudrait enlever les échafaudages à la Toussaint, époque à laquelle le Pape revient habiter le Vatican, et suspendre ainsi par ce fait les travaux pendant tout le temps du séjour de Sa Sainteté dans ce palais.

Je me suis mis en réclamation, me faisant appuyer pour cet objet auprès du Cardinal secrétaire d’État, par M. le Chargé d’affaires de France. La réponse de la Secrétairerie ne se fit pas attendre, mais elle changea la nature de l’injonction en établissant qu’il ne s’agissait pas d’une interdiction de travail, de la Toussaint à Pâques, comme me l’avait fait entendre M. l’Inspecteur des peintures du Vatican, mais d’un simple changement de construction des échafauds dont je me sers depuis six mois et sans lesquels il ne me serait plus permis de continuer les travaux.

Je dois faire observer à Votre Excellence que ce