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Page:Ingres d’après une correspondance inédite, éd. d’Agen, 1909.djvu/300

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Paris, ? Je compte prendre par le plus long pour y arriver, nous en allant par Venise, le Tyrol, et poussant peut-être jusqu’à Munich, Strasbourg et Paris.

Mille choses aimables aux Debia et à tous mes compatriotes qui veulent bien me conserver leur souvenir. À revoir.

XXXVIII
Paris, 1839.

Me voilà le même, malheureusement incorrigible, malgré mes bonnes intentions. Mais voyez cependant ce que c’est ! Si je n’étais sûr que tu ne m’en veux pas, que tu ne m’en voudras jamais, je t’aurais peut-être écrit souvent. Sûr de l’amitié de ses vrais amis, on a l’impertinence, la dureté même de les négliger totalement, ce qu’on ne fait pas vis-à-vis de ceux qui vous sont indifférents, odieux même quelquefois par les convenances de je ne sais quel genre de vie manièrelle et fausse. Je suis, (au moins, tu le crois bien), au nombre de ceux qui, malgré ces défauts, restent honnêtes. Me voilà effectivement toujours le même, ton ami à toute épreuve dans les occasions essentielles. Si je voulais te dire quelque chose de moi, ce serait que je vis ici comme un tourmenté de l’enfer, sans le mériter, bien entendu. Car je fais du bien et beaucoup, et on me rend le mal et beaucoup en retour. Et je ne parle pas, du tout, de ce qui m’entoure d’ennuis et de soins pénibles ou ridicules. Ma sonnette ne fait qu’aller et n’amène chez moi,