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Page:Ingres d’après une correspondance inédite, éd. d’Agen, 1909.djvu/371

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tout cela d’ici au mois de mai où j’ai promis d’aller l’installer à Dampierre.

Éh ! bien, moi, je suis toujours pressé, englue par le monde et les amis. Les amis ! je les aime de tout mon cœur, mais leur affection me prend une partie de mon temps. J’envie le sort du plus petit artisan qui remplit sa petite journée et qui est cent fois plus libre que moi, et par conséquent plus heureux, car il n’y a que la liberté de son temps a envier dans ce monde.

Et toi, avec cette liberté et ton intelligence, jouis de ta position et sois heureux, comme je le souhaite. Tu as dû recevoir la caisse, en bon état. Remercie, en mon nom, le Maire et tous ceux qui s’occupent de moi dans notre chère ville. J’ai lu avec orgueil l’article du journal que tu m’as envoyé.

Notre Cambon, que j’ai revu avec plaisir, se remet à travailler. Je ferai tout pour lui, tu n’en doutes pas. Je te fais passer le reçu d’Ottin, etc… Je suis heureux avec toi du bonheur que te procurent la musique et les belles partitions…

XLV
Paris, 6 février 1843.

Bien bon ami, toutes tes munificences culinaires nous sont très bien arrivées. Nous avons bu à ta santé, avec ce délicieux vin blanc du Fau, en compagnie des Perrin, des Gatteaux, des Hittorf et des amis chez lesquels tu as laissé des souve-