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Page:Ingres d’après une correspondance inédite, éd. d’Agen, 1909.djvu/430

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transporter dans le lieu qui m’a vu naître, pour y être conservés, les objets d’art que je possède.

Le local que la Ville veut bien leur destiner sera comme un lieu sûr pour ces bons vieux compagnons, qui m’ont tant appris, qui m’apprennent encore chaque jour. J’ai vécu, je vis encore avec eux, et cependant pour donner à mes chers compatriotes un gage de ma foi et de ma vive gratitude, je n’hésite pas à leur envoyer une première partie de mon offrande, pour la placer dans le local qui doit, un jour, la contenir tout entière.

Il m’est doux de penser qu’après moi, j’aurai comme un dernier pied-à-terre dans ma belle patrie ; comme si je pouvais, un jour, revenir en esprit au milieu de ces chers objets d’art, tous rangés là comme ils étaient chez moi, et semblent toujours m’attendre. Enfin je suis heureux de penser que je serai toujours à Montauban, et que là où, par circonstance, je n’ai pu vivre, je resterai éternellement dans le généreux et touchant souvenir de mes compatriotes.

Veuillez donc bien, Monsieur le Maire, etc.

(Fonds Henry Lapauze).
Ingres.


LXVIII

À Pauline Gilibert.

2 octobre 1851.

Je suis malade d’ennui. Toujours une vie de contretemps qui contrecarre tous mes projets. Tout cela couronné d’une responsabilité glorieuse, si l’on veut, mais laborieuse et difficile…

Je te trouve heureuse de partager ces quelques jours avec une si aimable cousine. Je suis on ne peut plus flatté, d’être quelquefois l’objet de son sou-