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Page:Ingres d’après une correspondance inédite, éd. d’Agen, 1909.djvu/446

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dans mon atelier libre, en face du Jésus, et en perspective, à la campagne, de l’Homère. Je l’espère, car on me laisse tranquille et je suis hors de crainte de nouveaux travaux. Voilà ma situation, heureux d’avenir par ma liberté, et enfin avec le plaisir de faire un peu ce que je désire faire.

Et vous, cher ami, vous avez écrit à notre ami M. Marcotte, qui va toujours comme un charme et qui me dit que vous allez assez bien. Voilà, je crois, bientôt l’époque de votre retour, à notre grand plaisir. Vous y trouverez une épreuve de la Source, mais enfin c’est mieux que rien. Il me l’a faite trop petite. J’espère la revoir un peu plus grande.

Rien de bien nouveau ici, que la fatale nomination à l’Institut. Flandrin va cependant être nommé professeur à l’École ; il est naturellement estimé, le candidat à l’unanimité. Choses de ce monde, le mal et le bien. Vous débarrassez-vous aussi de vos travaux et de votre fantaisie ? Travaillez-vous sans fatigue et bonne santé ? Votre petite Lina est-elle toujours si gentille ? Embrassez-la bien pour moi. Ma femme vous dit bien des choses ; et moi, mon cher Calamatta, pardon, je ne le ferai plus. Et vous pouvez hardiment m’écrire, je vous répondrai exactement et de tout cœur.

Votre ami bien affectueux,
Ingres.000000


LXXVII
À Armand Cambon.
Meung, le 22 septembre 1857.

Mon cher Cambon, j’ignore si vous êtes à Paris et en bonne santé. Moi, je ne vais pas mal ici et je travaille à mon accoutumance. C’est pour cela