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Page:Ingres d’après une correspondance inédite, éd. d’Agen, 1909.djvu/55

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Gentillon, de qui je conserve le souvenir le plus cher. Je t’embrasse et félicite ta chère moitié, avec toutes sortes de bons vœux pour votre prospérité. De même, pour M. Bardou et tous ceux qui m’aiment dans ma chère patrie.

P.-S. — N’oublie pas d’apporter toute ta musique et surtout fais-moi le plaisir de chercher partout, non mes ouvrages, mais bien ceux de mon pauvre et bon père, de quelque genre qu’ils soient. Paye-les ; ce qui te sera remboursé ici.

Cette dernière lettre d’Ingres à Gilibert, en date de juin 1819, termine le premier séjour à Rome. Il convient de compléter les précédentes avec celles que le jeune pensionnaire avait écrites, de la Villa Médicis, en 1806 et 1807, à d’autres amis de Montauban. Ces lettres ont été publiées par M. Henry Lapauze dans son Catalogue des dessins d’Ingres au Musée de Montauban.

À Monsieur Jean Forestier, juge suppléant
au Petit Hôtel Bouillon, quai Malaquais, n° 15, à Paris
Florence, ce 5 octobre 1806.

Cher Monsieur Forestier et la chère famille, au moment où je prends la plume pour vous écrire, je reçois par les mains de M. Bartolini père votre chère lettre. La musique de Gluck n’est rien, pour moi, au prix du plaisir que je ressens de lire votre lettre et de vous entendre parler français. Patrie, patrie, où êtes vous ? Elle me semble perdue pour moi, tant je la regrette. Dites à mes aimables dames et à vous de se bien ménager, car je crains toujours pour vos chères santés. Vous avez la bonté de me parler de