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Page:Instruction adressée aux autorités constituées des Départemens de Rhône et de Loire.djvu/14

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ni de ce scrupule timoré avec lequel on doit travailler dans la répartition des contributions publiques ; c’est ici une mesure extraordinaire qui doit porter le caractere des circonstances qui la commandent. Agissez donc en grand ; prenez tout ce qu’un citoyen a d’inutile ; car le superflu est une violation évidente et gratuite des droits du Peuple. Tout homme qui a au-delà de ses besoins, ne peut pas user ; il ne peut qu’abuser : ainsi, en lui laissant ce qui lui est strictement nécessaire, tout le reste appartient à la République et à ses membres infortunés.

Voici, à cet égard, la marche que les Municipalités et Comités révolutionnaires ont à tenir : ils doivent, dans la sincérité de leur ame, et après s’être dépouillés de tout esprit de faveur, de haine et de partialité, examiner quels sont les besoins réels de chaque famille, les déterminer d’après le nombre des enfans et dès employés nécessaires, peser les gains et les profits que la révolution a dû vraisemblablement porter dans la maison, et fixer tout ce qui l’excède, comme un tribut de justice dû à la révolution.

Il est nécessaire de suivre dans cette mesure une échelle graduée sur des proportions révolutionnaires ; celui qui a dix mille livrés de rente, par exemple, doit payer au moins trente mille livres ; car il est évident, qu’il a pu trouver dans les années précédentes ou qu’il trouvera dans les années suivantes de son revenu, de quoi établir la dépense nécessaire à un Républicain.

Nous prévenons en même temps, les Municipalités et Comités Révolutionnaires que ce n’est pas seulement