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Page:Irving - Le Livre d’esquisses, traduction Lefebvre, 1862.djvu/200

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qui peut s’asseoir triste et sombre dans sa solitude quand tout ce qui l’entoure est radieux, celui-là peut avoir ses heures de puissante animation et d’égoïstes jouissances, mais il ne connaît pas les chaudes et dilatantes sympathies qui constituent le charme d’une joyeuse fête de Noël.


LA DILIGENCE.


Omne bene.
Sine pœnâ
Tempus est ludendi.
Venit hora
Absque morâ
Libros deponendi.

Vieille chanson de réjouissance scolaire.


J’ai, dans le précédent article, fait quelques observations générales sur les réjouissances de Noël en Angleterre ; il me prend envie de les illustrer par quelques anecdotes d’une fête de Noël passée à la campagne. Mais j’inviterai le plus poliment possible mon lecteur à mettre de côté, quand il les parcourra, l’austérité de la sagesse ; à revêtir cette naïve et joviale humeur qui tolère la folie et n’est soucieuse que de son amusement.

Dans le cours d’une excursion que je fis, au mois de décembre, à travers le Yorkshire, je voyageai pendant une longue distance dans une voiture publique, la veille du jour de Noël. La diligence était pleine, au dedans et au dehors, de voyageurs qui, d’après leur conversation, semblaient pour la plupart se rendre chez des parents ou des amis, à cette fin de manger le dîner de Noël ; elle était en outre chargée de bourriches de gibier, de