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Page:Irving - Le Livre d’esquisses, traduction Lefebvre, 1862.djvu/207

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aussi, découvrant que je n’étais pas pressé par le temps, que je faisais simplement une tournée d’observation, il insista pour que je lui donnasse un jour ou deux à la maison de campagne de son père, où il allait passer les fêtes, et qui n’était éloignée que de quelques milles. « Cela vaudra mieux que de manger solitairement votre dîner de Noël dans une auberge, me dit-il, et je puis vous garantir une franche bienvenue, quelque chose dans le style d’autrefois. » Son raisonnement était pressant ; et puis, je l’avouerai, les préparatifs que j’avais vu faire pour une fête universelle et des réjouissances en commun m’avaient fait éprouver un peu d’impatience de mon isolement. Je me hâtai donc d’accepter son invitation ; la chaise fut amenée devant la porte, et quelques instants après j’étais en route pour la résidence de famille des Bracebridge.


LA NUIT DE NOËL.


Saint François, saint Benoît,
Écartez de ce toit
Tout être redoutable ;
Le cauchemar et le lutin
Nommé Robin,
Robin bon diable,
Sylphes et rats, belettes et furets,
Et tous les malins farfadets :
Depuis le couvre-feu, cette heure où le jour baisse,
Jusqu’à ce que là-bas le soleil reparaisse.

Cartwright.


Nous avions un clair de lune magnifique, mais la nuit était extrêmement froide. Notre chaise roulait rapidement sur le sol durci ; le postillon faisait incessamment claquer son fouet, et la moitié