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Page:Irving - Le Livre d’esquisses, traduction Lefebvre, 1862.djvu/354

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ligne », qui m’a rendu plus que jamais amoureux de la théorie, quoique j’aie bien peur de n’être jamais fort habile dans la pratique de son art ; et je terminerai cette esquisse vagabonde en implorant, comme l’honnête Isaac Walton, la bénédiction du maître de saint Pierre sur mon lecteur « et sur tous ceux qui sont véritablement amis de la vertu, et osent se confier à la Providence, et sont tranquilles, et vont pêcher à la ligne ».


LA LÉGENDE DU VALLON ENDORMI
(TROUVÉE PARMI LES PAPIERS DE FEU DIEDRICH KNICKERBOCKER).


C’était un lieu charmant et fécond en pavots,
En songes voltigeant devant l’œil demi clos,
En magiques châteaux aux nuages qui passent,
Châteaux montant toujours, qui jamais ne s’effacent.

Le Château de l’Indolence.


Au fond de l’une des criques spacieuses qui dentèlent la rive orientale de l’Hudson, vers cette large expansion du fleuve dénommée par les anciens navigateurs hollandais le Tappaan Zee, et où toujours ils diminuaient prudemment de voiles et imploraient la protection de saint Nicolas quand ils passaient, se trouve un petit bourg marchand ou port rustique que quelques-uns appellent Greensburgh (Vert-Bourg), mais qui est plus généralement et plus justement connu sous le nom de Tarry Town[1] (Muse-Bourg). Ce nom lui fut donné, dit-on, au temps jadis par les bonnes femmes des pays adjacents, à cause du penchant invétéré de leurs époux à s’attarder dans la taverne du village les jours de marché.

  1. Town, en anglais, se dit de tout assemblage de maisons où il y a un marché régulier. (Note du traducteur.)