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Page:Ivoi - Jud Allan, roi des gamins.djvu/175

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est trop fort pour moi. À Rouge-Fleur de l’expliquer !

Celui dont il parle est Jud Allan qui, ayant repris son apparence ordinaire, se dirige rapidement vers la sortie.

— À la palmeraie, grommelle encore l’espion… Je sais où le retrouver.

Le boy est rentré dans la salle où s’est opérée la transformation de Jud Allan.

Sur la pointe des pieds, le Japonais quitte sa cachette.

Il parvient à hauteur de la porte demeurée ouverte. Alors, il se donne un air dégagé et passe avec l’allure paisible d’un flâneur.

Précaution inutile. Le gamin lui tourne le dos, ce qui permet au guetteur d’observer à quelle besogne il s’occupe.

Ce dernier ricane :

— Ah ! oui, le déguisement du vieillard… Un paquet que l’on emportera et plus de traces… Plus de traces, si Rouge-Fleur ne m’avait mis sur la piste.

Il se dirige à son tour vers la large baie surmontant le perron qui accède au parc du Capitole.

Un instant, il inspecte les environs de ses yeux vifs.

Allan est à cent mètres déjà ; il va avec la tranquillité de l’homme qui ne se croit point épié.

Mais une autre personne attire l’attention de l’espion.

C’est une jeune femme, élégante et jolie, qui se promène tout près du perron et semble absorbée par la contemplation des arbustes bordant l’allée.

— Rouge-Fleur, module le Japonais.

Un dernier regard vers Allan. Le professeur est hors de vue. Alors le guetteur descend précipitamment, court à la promeneuse, avec les signes du plus profond respect.

— Eh bien ? fait-elle de sa voix musicale.

Il veut raconter, ce qu’il a vu au Sénat. Elle l’interrompt.

— Inutile, j’ai entendu.

— Ah !

L’exclamation trahit la surprise de son interlocuteur.

— Alors, dit-il d’un ton boudeur, que voulez-vous que je vous raconte ?

— As-tu découvert le possesseur de la voix mystérieuse ?

— Oui.