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Page:Ivoi - Jud Allan, roi des gamins.djvu/329

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tion, les sons les plus légers lui parvenaient avec netteté.

De temps à autre, un froissement de papier lui indiquait l’occupation de Daloom. Celui-ci lisait.

Les heures coulèrent ainsi, une à une, lentes au gré du guetteur.

Minuit sonna. Un mouvement au 115. Les gardiens de l’écrin se relayaient : Van Dilijck prenant place à la table ; Daloom se jetant sur le lit.

De nouveau, le calme peuplé seulement des bruits habituels de l’hôtel.

Ceux-ci même s’éteignent peu à peu. Il est trois heures.

Jud commence à croire que rien d’anormal ne se produira.

Rapprochant les faits : le départ de Van Reek, la tranquillité régnant, il sent grandir en lui la conviction que le misérable a renoncé à ses projets.

Sans cela, le lieutenant de Jemkins fût demeuré à l’hôtel.

Un domestique de la maison peut y circuler sans attirer l’attention, tandis, qu’une fois dehors, les difficultés croissent prodigieusement.

Quatre heures ! Dans une heure, le va-et-vient de l’hôtel va recommencer.

Pourvu que Fall, Top et Suzan aient relevé les traces du bandit !

Et Jud, ramené ainsi au duel géant dont la vie, la richesse de Lilian sont l’enjeu, s’absorbe dans une rêverie faite d’espérance et de tristesse.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

À ce moment même, celui dont Jud Allan se préoccupait sortait de la chambre où son collègue lui avait accordé l’hospitalité.

Sous le bras, il portait, ainsi qu’une serviette, la valise dégonflée maintenant et repliée en accordéon.

À pas de loup, Oakes, alias Van Reek, gagna l’escalier de service et parvint au dernier étage à voyageurs.

Un instant plus tard, il arrivait au palier de la deuxième centaine, c’est-à-dire à l’étage desservant les chambres numérotées de 101 à 200.

Il semblait glisser plutôt que marcher sur les chemins de tapisserie couvrant le plancher des couloirs.

En face de la porte n° 115, il fit halte et écouta.

— Il y en a un qui veille. Traitons donc la ser-