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Page:Ivoi - Jud Allan, roi des gamins.djvu/70

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que Marahi apporterait une attraction plus grande à cette soirée. La voici. Éprouvez son talent, et je crois pouvoir affirmer que vous serez aussi surpris que moi-même.

Ceci ne ressemblait en rien aux annonces emphatiques des professionnels de la divination.

Aussi le public en fut-il d’autant plus impressionné, d’autant plus disposé à croire.

Seulement, quand Herr von Foorberg demanda :

— Qui désire entendre Marahi interroger sa pensée ?

Tout le monde se regarda, mais personne ne se présenta pour subir l’expérience. Toute cervelle humaine renferme des secrets que l’on ne se soucie pas de voir apparaître eu grand jour.

Il y eut des chuchotements, des sourires médisants ; rien de plus.

Von Foorberg attendait toujours.

— Voyons, reprit-il, n’est-il personne ici qui souhaite le mot d’une énigme de la vie ? Marahi ne lira rien autre. Il arrive, à chaque instant, une chose inexplicable pour qui en est atteint. Ceci n’est point un secret que l’on craigne de voir dévoiler ; c’est l’x d’un problème que l’on doit désirer connaître.

— Moi, j’aurais ce désir.

L’assemblée ressentit une commotion. Tous les regards convergèrent vers le point d’où était partis la voix.

La comtesse de Armencita était debout, subitement pâlie, les traits contractés sans doute par le violent effort de volonté qu’elle avait fait pour parler.

Linérès, assise, la considérait avec stupeur.

— La comtesse de Armencita, chuchotèrent des voix curieuses.

— Vous, madame ? interrogea von Foorberg.

L’interpellée fit oui de la tête, puis avec peine, comme si ses lèvres desséchées se refusaient à laisser passer les paroles :

— Depuis notre arrivée à Paris, un mystère menaçant entoure ma fille et moi. Des journaux se sont emparés de nos personnes, nous devenons des faits divers vivants. Qu’est-ce que cela signifie ? Pourquoi ces choses que nous ne comprenons pas ? Que devons-nous faire ?

On ne respirait plus.

L’attraction décuplait de valeur.

Le mystère environnant les dames de Armencita, ce