Aller au contenu

Page:Ivoi - L’Aéroplane fantôme.djvu/124

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
118
L’AÉROPLANE-FANTÔME

— À l’instant, Monsieur le préfet, fit respectueusement l’employé en se dirigeant vers la porte.

M. Lepiquant l’arrêta avec impatience.

— Attendez donc. Ensuite, vous irez prier le chef du bureau d’expédition de passer sans retard à mon cabinet. C’est tout, et pressons-nous ; j’ai à sortir.

Le gardien se précipita au dehors comme s’il avait des ailes. Le préfet, lui, revint à son bureau, prit dans le papetier-classeur une feuille de papier à en-tête de son cabinet, et traça nerveusement ces quelques lignes :

« Questions urgentes. Réponses dans la journée.

« 1o À Scotland Yard, inspection générale de la police de Londres (Angleterre).

« Savoir si, depuis quelques jours, lord Gédéon Fairtime, ses fils Péterpaul et Jim, sa fille Édith, se sont absentés. Le plus de détails que l’on pourra.

« Savoir, à tout prix, si le cercueil, enfermé il y a six mois dans le tombeau de famille des Fairtime, (château Fairtime, par Wimbleton) contient réellement le corps de François de l’Étoile, frappé de mort subite à la prison de Newgate.

« 2o Au Central-Policer de Washington (États-Unis d’Amérique).

« Câbler, réponse payée. Savoir ce qu’est, où est Jud Allan, dit le roi des Lads. Peu importe longueur réponse… Dire tout ce que l’on sait. »

Puis il parapha la note ainsi rédigée, et se redressa avec un soupir de satisfaction.

— François de l’Étoile est mort, cela est sûr, dit le préfet, parlant à haute voix, comme pour rendre plus palpable sa pensée. La vérification du tombeau l’établira, cela est certain. Dès lors, qui peut songer à une réhabilitation de sa mémoire ? Ses amis, évidemment… Quels amis ? Des amis assez riches pour agir à la fois à Berlin et à Paris, et des amis anglais ou de langue anglaise. Ce pseudonyme « Miss Veuve » le démontre. Cela circonscrit les recherches. Dans toute cette histoire, que je tiens pour vraie, je ne vois donc de « misses veuves » possibles que les Anglais de la famille Fairtime, ou l’Américain Jud Allan. Donc…

Un coup discret, frappe à la porte, interrompit le monologue.

— Entrez.

Et au chef du service des communications étrangères qui parut sur le seuil, M. Lepiquant remit la note qu’il venait de préparer.

— Exécutez mes instructions sans retard. Il me faut réponse aujourd’hui même. Explosions d’Eissen et de la Santé en cause.