Aller au contenu

Page:Ivoi - L’Aéroplane fantôme.djvu/346

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

CHAPITRE III

LE MORT PARLE


Un cri déchirant retentit sur le pont du yacht Fraulein qui, ayant quitté le port de Trondhjem depuis quarante-huit heures, doublait la pointe nord de l’Écosse et piquait droit vers le sud-sud-ouest, pour traverser l’Atlantique suivant une diagonale reliant l’Écosse et le Yucatan mexicain.

Ce cri de détresse, Miss Édith venait de le pousser, et, les yeux fous, se retenant au bras de Margarèthe aussi bouleversée qu’elle-même, elle tremblait sous le regard ironiquement cruel de Von Karch, dandinant son épaisse personne en face d’elle.

Le misérable paraissait s’amuser énormément.

— Ma foi, Miss, si j’avais su, je ne vous aurais rien dit, grommela-t-il d’un ton hypocrite.

Sa fille le foudroya d’un regard de mépris.

— Ayez donc des enfants, continua-t-il d’un accent lamentable ; sacrifiez-vous pour eux, ils sont vos pires ennemis ! Est-ce ma faute si l’ingénieur François a été tué dans le palais impérial ? Ne valait-il pas mieux apprendre la vérité à Miss Fairtime, que la laisser se bercer d’espérances irréalisables.