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Page:Ivoi - L’Aéroplane fantôme.djvu/351

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LE LIT DE DIAMANTS.

à voler qu’en partie ? s’exclama brusquement miss Édith d’une voix frémissante.

La jeune fille était debout maintenant. La honte de la proposition devinée l’avait en quelque sorte galvanisée.

— Vous livreriez l’invention à l’Allemagne. Vous rentreriez en grâce en dotant ce pays d’une arme formidable !

Elle eut un rire de démente.

— Vous avez compté sur nous pour trahir celui qui n’est plus ! Ah ! ah ! ah ! Notre liberté, notre existence comme prix du marché ! Non, non, vous n’avez pu croire que nous aurions la lâcheté…

Elle se renversa dans le fauteuil, suffoquée par l’indignation, et elle éclata en sanglots, au milieu desquels revenait obstinée, volontaire, l’affirmation :

— Jamais ! jamais !

Lord Fairtime, ses fils, Margarèthe, s’empressèrent autour de la jeune fille. Et Péterpaul, couvrant l’espion d’un regard chargé de menaces, lui désigna la porte :

— Vous devez comprendre, Monsieur…

Mais Von Karch coupa la phrase :

— Que je n’ai pas terminé, seigneur Péterpaul. Au surplus, ma conclusion sera brève.

Et comme tous, frappés par le ton du misérable s’étaient tournés vers lui.