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Page:Ivoi - L’Aéroplane fantôme.djvu/384

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CHAPITRE V

TRIL DEVIENT L’OBLIGÉ ET L’AMI DE BRUMSEN


Arrivé dans la nuit précédente, le steamer Fraulein, affourché sur ses ancres, se balançait doucement sur les longues houles de la rade de Progreso.

En face, se discernait le port avec ses baraquements, entrepôts, docks et autres, en arrière desquels se haussaient les toitures, clochers, campaniles de la jeune cité maritime, déjà plus importante que la terrienne Mérida, qui la fonda pour avoir vue sur l’Océan.

Au loin, les côtes fuyaient, s’estompant peu à peu dans le brouillard doré fait de soleil et de buées. Vers le sud, elles se marquaient abruptes, rocheuses, fermées de falaises. Vers l’est au contraire, elles affectaient l’apparence du littoral guyanais, présentant une barre de sable, enserrant une lagune large d’environ deux kilomètres entre sa bande fauve et la côte de rocs rougeâtres.

Au jour, Von Karch s’était fait conduire à terre par un canot. Il avait expédié à Brumsen la dépêche trouvée par celui-ci à la fonda del Liberador, puis il était revenu à bord, chargé de journaux et de brochures.