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Page:Ivoi - L’Aéroplane fantôme.djvu/471

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L’AÉROPLANE-FANTÔME

— Maintenant je suis votre prisonnier, un prisonnier muet désormais. Je vous serai reconnaissant de ne pas tenter de renouveler cette conversation. Vous disposez de ma liberté, de mon existence ; ne m’épargnez pas. Agréable me sera la mort, croyez-le, à présent que je suis assuré qu’insupportable vous sera la vie !

Et s’étendant brusquement sur la couchette de la cabine, il tourna le dos à son interlocuteur, démontrant par ce mouvement sa résolution inébranlable de ne point renouer l’entretien.

Anéanti sans doute par la décision inattendue de son ennemi, François ne prononça pas une parole.

Il sortit de la cabine. La porte retomba sur lui.

Et Von Karch, aussitôt debout, riait convulsivement, lançant des phrases entrecoupées, menaçantes, les poings tendus vers le panneau qui s’était refermé sur l’ingénieur.

— Oui, oui, Cela lui paraîtra intolérable. Même s’il ne consent pas à me rendre la liberté sans condition, même s’il me supprime, il ne sortira jamais de la trame tissée autour de lui. Tomber, si l’on entraîne ses ennemis dans sa chute, qu’importe ! Et je les entraîne tous, tous : lui déshonoré ; les Fairtime désespérés par le mariage impossible ; et ma traîtresse Margarèthe même… Qu’elle soit donc leur amie maintenant !