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Page:Ivoi - L’Aéroplane fantôme.djvu/63

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LE VOLEUR DE PENSÉE.

— Le motor-cab demandé, fit gaiement Von Karch. En route, Marga !

Malgré sa superbe coupole édifiée par Smirke, le long bâtiment flanqué de deux ailes qui constitue l’hôpital de Bethléem, provoque chez le passant une impression de tristesse.

C’est que ce « palais » est la résidence de la folie.

Bethléem, devenu Bedlam dans la familiarité du langage courant, nom tristement célèbre auquel aboutissent tous les naufrages de la raison.


Il m’a montré les reproductions.

C’est devant cette maison que le motor-cab de Léopold Von Karch s’arrêta.

Quelques minutes avaient suffi pour franchir le pont de Blackfriars et parcourir les larges voies de Blackfriars et Lambeth Road.

— Allons, Marga, descendez, nous sommes arrivés.

La jeune femme sauta sur le trottoir.

Von Karch l’entraîna vers une porte entre-bâillée. Tous deux pénétrèrent à l’intérieur de la célèbre maison de fous de Londres.

Autour des bâtiments, circulaient des personnages, hommes et femmes, revêtus de la longue blouse blanche des infirmiers. Des gardiens, reconnaissables à leur tenue, passaient affairés et majestueux.

L’Allemand, en homme qui connaît les aîtres, se dirigea vers la porte principale.

Un large escalier se développait en arrière, accédant aux étages supérieurs.

Au premier, une surveillante se livrait aux joies, inappréciables pour les profanes, de la dentelle au crochet.

Elle examina avec attention le permis de visiter que lui présenta Von Karch, puis d’une petite voix menue et timide :

— Miss Liesel n’est pas seule.

— Comment ?