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Page:Ivoi - L’Aéroplane fantôme.djvu/79

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LE VOLEUR DE PENSÉE.

— Mourn, un nom triste, murmura Suzan.

Mourn signifie plainte, lamentation, douleur, en anglais.

— Un nom qui va bien à sa vie, jusqu’ici.

— La vie changera, si le nom reste. Et maintenant, montrez-nous le Français.

À ce moment même, dans la salle où était détenu François de l’Étoile, Édith se préparait au départ.

La blonde jeune fille avait bien changé depuis quelques semaines. Son doux visage avait perdu ses couleurs, ses yeux s’étaient cerclés d’un hâlo bleuâtre. Tout en elle décelait les ravages de la douleur.


C’est là, au numéro 9.

Chaque jour elle était venue, passant de longues heures auprès du captif.

Chaque jour, elle arrivait, espérant qu’il se serait produit un miracle démontrant l’innocence de son fiancé. Et chaque jour, elle repartait, plus attristée, plus désespérée, sa raison lui disant que le miracle ne se produirait pas.

Comme elle avait pleuré !

Ce jour encore, que de larmes ! François passerait devant la Cour criminelle le surlendemain. Et, désolé lui-même, il avait laissé échapper cette phrase atroce :

— Ah ! si je pouvais mourir !

Elle s’était récriée, la malheureuse Édith ; mais lui, avec la logique impitoyable née de la fatalité, avait expliqué son souhait douloureux :