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Page:Ivoi - La Mort de l’Aigle.djvu/212

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Pour toute réponse le diplomate lui tendit la main.

Le jeune homme la serra vigoureusement.

— Nous l’aimons tous deux, reprit Lamartine, et c’est du fond du cœur que je vous souhaite de triompher de l’invasion.

Puis saluant avec une courtoisie exquise :

— Vous avez à causer, Messieurs, je vous laisse… Recevez mes adieux.

Sur ce, il sortit :

— Un brave garçon, cet émigré-là, s’exclama le courrier Dupeutit. J’étais arrêté, gardé à vue, quand il est arrivé, m’a tiré des griffes des kaiserliks et m’a conduit jusqu’ici.

— Oui, fit Caulaincourt d’un ton pensif. Pourquoi un homme de ce caractère abhorre-t-il l’Empereur ?…

Mais laissant de côté cette préoccupation personnelle :

— Vous m’apportez une lettre de Lui, Dupeutit.

— Non pas. Trois courriers ont été interceptés, plus de lettres.

— Quoi donc, alors ?

— Un message verbal.

— Je vous écoute.

— Je récite, Monsieur le duc.

Et lentement le courrier prononça :

— Mon cher Caulaincourt, gagnez encore quelques jours et, je l’es-