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Page:Ivoi - Le Maître du drapeau bleu.djvu/198

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LE MAÎTRE DU DRAPEAU BLEU

— Je le crois ; sans cela, je te le dis bien sincèrement, je ne te laisserais plus t’exposer tout seul.

— Bonne Sourire !

Les deux petits se regardèrent une minute, un rayonnement très doux en leurs prunelles noires. Ils se sentaient si bien une âme commune, que leurs paupières palpitèrent en même temps, comme pour cacher la buée humide qui troublait leurs regards.

Puis, d’une voix incertaine, le gamin murmura :

— Je serai de retour demain.

Elle sourit gentiment :

— C’est cela, à demain.

Et ils se séparèrent. Un quart d’heure plus tard, Joyeux, ayant à son tour enfourché un cheval, quittait le caravansérail, se retournant pour saluer sa petite amie tant qu’il put l’apercevoir.

Elle répondait à ses signes, tout en retenant Fred et Zizi, que leur humeur vagabonde incitait à s’élancer à la suite de celui qui partait.

Puis, quand le gamin eut disparu, Sourire se pencha sur la tête noire des panthères et leur parla à voix basse.

Sans doute ses paroles convainquirent les intelligents félins, car ils cessèrent de se débattre, et s’allongèrent sur le sol où ils parurent s’endormir.

Mais un observateur attentif eût remarqué qu’entre leurs paupières mi-closes, brillaient leurs yeux d’or, obstinément fixés sur leur petite maîtresse.