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Page:Ivoi - Le Radium qui tue.djvu/134

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fois, de signaler son existence. De ce coup, le sang a coulé.

« Miss Edith, première fille de chambre de Mrs. Lodgers, de la Fifth avenue (Cinquième Avenue), a trouvé la mort en défendant la propriété de ses maîtres.

« Plus que jamais, on estime à Mulberry street, que l’on se trouve en présence d’un monomane.

« La disproportion, qui existe entre le désir de déchiqueter un vêtement et l’assassinat d’une personne qui s’oppose à son accomplissement, ne saurait laisser le moindre doute à cet égard.

« Le coupable ne tardera certainement pas à tomber entre les mains de la police. Un insensé, en effet, a l’incohérence comme règle de conduite. Il ne peut donc manquer de se trahir, de se livrer aux yeux vigilants qui veillent à la sécurité de la population ».

Il relut ces lignes avec attention, pesant chaque mot. Enfin, il murmura :

— Rien ne peut, dans tout cela, inquiéter le criminel. Il faut qu’il soit tranquille, qu’il vienne là-bas, à Stone-Hill. Il le faut…

Et, avec un sourire :

— Mrs. Lodgers allait me le nommer. J’ai eu un mouvement de coquetterie, je l’ai arrêtée… Je veux le découvrir moi-même… C’est ce brave Hermann qui me le désignera demain matin. Il s’agit donc d’être en temps utile au guet. Pour ce, allons dormir.

Puis, pensif :

— Je donnerai mes instructions à M. Defrance. Il est méconnaissable maintenant. Il pourra donc, sans danger, suivre miss Fleuriane par chemin de fer et m’avertir de tout incident fâcheux…

Il serra les poings.

— Pourvu que ce misérable Larmette ne profite pas de l’absence qu’il m’a si bien imposée !

Il s’interrompit, sonna.

Au secrétaire qui se présenta aussitôt, il remit la note préparée pour la presse, ordonna d’en faire immédiatement un certain nombre de copies et de les distribuer, dans la nuit même, aux quotidiens, afin qu’elle parût dans les éditions du matin.

Et pourtant, au point du jour, quand le policier américain, rendu matinal par l’espérance de renseignements complétant son entretien téléphonique de la