Aller au contenu

Page:Ivoi - Le Radium qui tue.djvu/18

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

france, prévenu par une dépêche laconique, vous rencontrera en un point qu’il choisira à sa convenance.

— Qui vous fait croire ?

— L’élimination de tous les moyens inutilisables. Il ne reste que celui-ci permettant de concilier les deux obligations que vous avez énoncées : Aviser M. Defrance et ne point élire domicile chez lui.

— C’est vrai, fit-elle, stupéfiée par la simplicité du raisonnement

— Par suite, continua son interlocuteur, vous passerez en Amérique comme voyageuse, comme traveller…, à la suite d’un pari, d’un match probablement, car il n’est point de meilleure excuse aux yeux des Nord-Américains.

— C’est merveilleux, s’écria Fleuriane, vous avez trouvé.

Il ne parut point concevoir l’admiration perçant dans les paroles de l’élégante Canadienne. D’un ton interrogatif, il demanda :

— Et ce match ?

— Le tour du monde en automobile.

— Serait-ce le défi lancé ?…

— Par le Matin, oui. Partir de Paris pour le Havre, traversée jusqu’à New-York, auto de cette ville à San-Francisco, seconde traversée, l’Alaska, Sibérie, Russie, Allemagne, Paris. Je suis inscrite parmi les partants… J’ai une trente chevaux de Dion, quatre places avec les bagages. J’entraîne ma dame de compagnie Patorne… seulement…

Elle hésita une seconde.

— Seulement, acheva-t-elle enfin, je n’ai point de mécanicien et…

Du coup, Dick Fann se prit à rire franchement. Comme elle l’interrogeait d’un regard inquiet, il plaisanta :

— Un mécanicien spécial doublé d’un détective, capable de tenir le volant et de démasquer le voleur… de radium, lequel se trouvera forcément sur la route…

Elle gardait le silence, ses grands yeux implorant. Il lui tendit la main.

— Donnez le shake-hand, mademoiselle. Dick Fann sera votre mécanicien.

Et, comme prise d’une émotion soudaine, elle bégayait :

— Oh ! merci, merci de vous dévouer…