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Page:Ivoi - Le Radium qui tue.djvu/299

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CHAPITRE IV

La Chasse au glaçon


La ligne du Transsibérien, on le sait, a pour point terminus Vladivostok, port de guerre sur le Pacifique. C’est le terminus officiel. Toutefois, à quelques verstes en avant de ce point, se détache vers le nord un embranchement qui se termine, lui, à Khabarovsk.

Or, quelques jours après les événements terribles dont la région des îles Diomèdes fut le théâtre, un groupe d’hommes avaient pénétré, chargés de deux civières grossières dans une maison de bois, moitié yourte, moitié isba, sise au bord de la mer, à une douzaine de verstes nord-est de Khabarovsk.

Sur des fourrures, ils avaient déposé deux corps, deux cadavres d’apparence, car ils ne faisaient aucun mouvement. Puis ils s’étaient retirés, après avoir reçu quelques pièces de monnaie d’un personnage qui les accompagnait.

Celui-ci demeura seul auprès des deux corps.

Il les considéra avec attention. Enfin, il grommela d’une voix sourde :

— Botera est bien mort. Cet homme du Pérou n’a pu supporter la température de ces régions, où le printemps est plus rigoureux que l’hiver de son pays américain. Mais le sieur Defrance vit encore. Il s’agit de le sauver, lui. Pour moi-même, il doit vivre.

Il sortit de sa poche un flacon de cristal, à fermeture d’or, dans lequel tremblotait une liqueur rosée,