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Page:Ivoi - Le Radium qui tue.djvu/33

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— Seulement, de par tous les diables, comment voulez-vous qu’un policier trouve un point de direction dans vos petites histoires !

— Dick Fann trouvera certainement, laissa flegmatiquement tomber le chiromancien.

Ginat crispa ses deux mains sur sa figure, sans doute pour arrêter les paroles violentes qu’il avait envie de jeter à la face de ce bonhomme, qui l’écrasait si tranquillement sous la supériorité du détective anglais.

Le geste l’empêcha de voir le frémissement, l’échange de regards furtifs des associés de l’importante maison de joaillerie.

Ceux-ci, d’ailleurs, après s’être assuré d’un coup d’œil que leurs interlocuteurs ne s’occupaient point d’eux, reprirent leur attitude indifférente.

— Je n’ai pas eu l’intention de vous offenser, monsieur l’inspecteur, reprit sir Braddy. Je rentre au Grand Hôtel. Sans nul doute, Dick Fann me viendra voir dans la soirée… Eh bien, je suis sûr qu’avant une huitaine, si on ne le dérange pas, il aura tout expliqué.

Le causeur tournait le dos aux joailliers. L’émoi révélé par leurs physionomies à cette déclaration lui échappa donc. Et le plus paisiblement du monde, il exécuta un demi-tour qui le remit en face d’eux.

— Messieurs, fit-il, je ne veux pas abuser de vos instants. Soyez assurés que l’épreuve dont vous êtes victimes se terminera à votre entière satisfaction.

— Ma foi, se récria Larmette, j’en accepte l’augure.

Il secoua énergiquement la main du visiteur, et lentement :

— Quand vous aurez vu ce M. Dick Fann dont vous vantez la clairvoyance, voudrez-vous me tenir au courant ?…

— Question inutile. Vous êtes le principal intéressé, et vous avez le droit…

— Je vous en serai reconnaissant pour mes associés et pour moi.

Sur ce, on reconduisit l’homme aux lunettes jusque sur le trottoir. Au moment de le quitter, le joaillier demanda encore :

— Vous allez peut-être essayer de rencontrer M. Dick Fann ?

— Ma foi, non. C’est un fantaisiste. On ne le rencontre que s’il lui plaît. Je rentre au Grand-Hôtel,