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Page:Ivoi - Le Radium qui tue.djvu/44

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tira de sa poche deux ou trois lettres qu’il plaça sur le bureau, ouvrit l’encrier, prit la plume en main, et s’absorba dans la confection d’une épître en tête de laquelle il avait écrit :

À son honneur Lord Algounst,
Membre correspondant de la geological and chemical Academy.

On frappa légèrement à la porte. Le détective sourit. Mais quand il cria : « Entrez ! » le battant de la porte avait déjà tourné sur ses gonds, et M. Larmette s’avançait vers lui.

— Tiens ! monsieur Larmette, si je ne me trompe.

À l’exclamation du pseudo-sir Braddy, le joaillier ne répondit pas. Il regardait autour de lui d’un air surpris, son regard fouillait la chambre, l’entrée, le cabinet de toilette, dont la porte, laissée ouverte par Dick, permettait de constater le vide parfait.

— Vous venez aux nouvelles ? poursuivit imperturbablement Braddy… Pas bonnes ! Pas bonnes ! Dick Fann ne pourra pas s’occuper de l’enquête… Il a reçu des nouvelles de Londres, une affaire d’importance… Et dame, il se doit à Londres plutôt qu’à Paris… Il attend un coup de téléphone de Scotland Yard, notre préfecture de police à nous, pour savoir quand il doit partir…

Larmette avait réussi à dominer sa surprise.

— Voilà qui est fâcheux, très fâcheux, grommela-t-il… On m’a beaucoup vanté ce Dick Fann… J’aurais voulu le voir, lui promettre, au nom de mes associés et au mien, une prime…

— Il est rappelé à Londres…

— Peut-être le chiffre modifierait-il sa décision ?

— Je ne crois pas. Dick Fann est désintéressé. C’est avant tout la satisfaction d’amour-propre qu’il cherche…

— C’est égal, je pense que si je le rencontrais…

— Il fallait venir plus tôt, monsieur Larmette… Il se trouvait ici, il y a trois minutes à peine.

Les yeux du joaillier lancèrent un éclair. Évidemment, la remarque lui fournissait la transition qu’il cherchait depuis un instant.

— Il était ici… Je m’en doutais… Il m’avait semblé reconnaître la silhouette popularisée par les journaux illustrés. Je me suis attardé au bureau des renseigne-