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Page:Ivoi - Le Radium qui tue.djvu/82

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quences… Dick se demandait si la brûlure de son jeune compagnon n’avait pas été causée par des effluves de radium.

De radium ! La supposition compliquait encore la situation. Des hommes de moindre intuition l’eussent repoussée sans hésiter comme invraisemblable.

Et cependant elle s’imposait tyranniquement à la pensée de Dick.

Brûlure de radium, avait-il dit. Pourquoi ? Parce que son raisonnement, incessamment tendu vers Larmette, ne pouvait plus séparer de cet homme les idées de corindons et de radium.

Soudain, tout l’être de Dick Fann fut agité comme par une commotion électrique. Le plancher de la cabine était recouvert d’un épais tapis feutré, de couleur cachou.

Or, à l’endroit que désignait tout à l’heure Jean Brot, le détective avait eu l’impression qu’une tache minuscule claire se dessinait.

Il l’indiqua de l’index à son compagnon. Celui-ci haussa les épaules.

— Bon, fit-il, dans ces niches où l’on a à peine la place de remuer, rien d’étonnant à ce que l’on fasse des maladresses. Cette tache-là ne doit pas être la seule.

L’Anglais s’était agenouillé sur le tapis et avait recouvert le petit cercle jaunâtre de la paume de sa main.

— Qu’est-ce que vous faites donc ? questionna le gamin très intrigué par la manœuvre.

— Chut !

Ce fut là la seule réponse de son interlocuteur. Mais elle fut lancée de façon si autoritaire qu’en dépit de son audace de Parisien, Brot resta coi.

Seulement si ses lèvres n’exprimaient pas les interrogations qui se pressaient sous son crâne, ses regards les traduisaient avec une incomparable éloquence. Ils ne quittaient plus le gentleman.

Dick Fann s’était immobilisé. Il était là sans mouvement, les paupières mi-closes, donnant l’impression d’un chasseur à l’affût.

Et, brusquement, un sourire passa sur les traits du détective.

Par effet réflexe, le visage de son compagnon s’illumina.

— Vous avez découvert quelque chose ?