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Page:Ivoi - Le Radium qui tue.djvu/84

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— Pour voir ce qu’il recouvre. Il n’existe pas de meilleur moyen, tu sais.

La tapisserie cédait. Dick la replia lentement sur elle-même, découvrant ainsi les lamelles de sapin rouge qui formaient le plancher. Au centre apparut une sorte de rectangle limité par une ligne bien tranchée.

Le détective rit silencieusement, et désignant ce parallélogramme :

— Vois, on a scié le plancher. Des vis ont fixé le panneau libre.

— Une cachette ! murmura l’enfant.

Maintenant, l’Anglais, maniant avec dextérité un mignon tournevis, faisait sortir de leurs alvéoles les spires d’acier immobilisant la plaquette mobile du plancher. Celle-ci soulevée à son tour, une cavité apparut, presque remplie par un objet que les deux explorateurs reconnurent aussitôt.

— Le coffret !

Oui, c’était le coffret de Fleuriane, le coffret aux corindons que l’on avait vainement cherché par tout le navire.

— Seulement, reprit le gamin entre haut et bas, cela ne me dit pas pourquoi ça brûle.

Dans un chuchotement, son interlocuteur prononça :

— Les voleurs ne veulent pas perdre de temps.

— Je ne devine pas davantage.

— Au moyen du four électrique, ils ont donné aux gemmes l’apparence de pierres sans valeur.

— Oui, je me souviens.

— Eh bien ! à présent, ils sont en train de rendre aux joyaux leur aspect primitif.

— La boite est fermée. À quoi distinguez-vous ?

— Je sais que, sous l’action du radium, tout corindon vulgaire devient une pierre précieuse.

— Le radium, à présent !

— Eh oui, le radium, dont les effluves traversant coffret plancher, tapis, ont impressionné désagréablement ton pied d’abord, ma main ensuite.

Et, avec une douce ironie, le détective ajouta :

— Un complice dangereux, ce radium… Il se trahit et trahit son maître.

Il avait retiré la cassette de sa cachette. La clef minuscule était demeurée dans la petite serrure d’acier nickelé.