Aller au contenu

Page:Ivoi - Le Serment de Daalia.djvu/211

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Cette allusion à sa rencontre avec François et Daalia fut interprétée différemment par mistress Doodee.

— Enfin, se confia-t-elle, je commence à voir clair. Il m’a rencontrée à Liverpool et s’est lancé sur ma trace.

Elle eut un sourire vainqueur.

— Ceci est de l’affection vraiment très correcte.

— Mon nom, poursuivit le jeune homme, le voici Albin Gravelotte.

— Gravelotte ! le nom d’une bataille.

— Ma vie le mérite, mademoiselle, j’allais mourir.

— Mourir, vous ?

— Quand un devoir se dressa devant moi.

Eléna minauda :

— Ramener dans la mère patrie un être bon, aimable et doux, que la fatalité an tenait éloigné. Je n’hésitai pas, je partis.

— Très bien, approuva l’Anglaise empoignée par la scène. All right !

Hélas ! sa satisfaction fut courte. Oraï se pencha vers elle :

— Renvoyez-le. Cela a assez duré. Attention, je souffle.

Et la blonde créature répéta docilement :

— Merci. Je sais à présent votre dévouement. Partez. Le danger est autour de nous. C’est à Djokjokarta seulement que nous pourrons nous rencontrer sans crainte.

— À Djokjokarta. Au revoir, mademoiselle.

Sur ce, Albin s’éloigna, disparut bientôt derrière les constructions.

Alors le faux officier des douanes fit entendre un rire grinçant et, souhaitant le bonsoir à Eléna complètement ahurie, il la laissa seule avec Mable Grace, non moins abasourdie de l’étrange entretien dont elle n’avait pas perdu une syllabe.

Albin, lui, regagna son logis dans les dispositions les plus joyeuses.

Certes, tout ne lui apparaissait pas clairement. L’aventure ne possédait pas la limpidité du cristal, mais enfin, cette jeune fille aux grands yeux noirs entrevue à Sumatra, revue la veille à Batavia se