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Page:Ivoi - Le Serment de Daalia.djvu/213

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— Oui, Votre Excellence.

— Et le second ?

— À sept heures dix.

— Bon. Que l’on nous serve le déjeuner et… la « note de notre dépense ».

— À l’instant, Excellence.

Rapidement, Albin regagna sa chambre.

Morlaix, assez sage pour ne songer, ni à Daalia, ni à Eléna, dormait paisiblement ainsi qu’il convient après une longue journée de voyage.

Gravelotte le secoua sans pitié, le réveilla, le força à s’habiller. Le déjeuner servi, il contraignit son ami à s’étouffer à demi afin de l’expédier plus promptement. Si bien qu’à force de se hâter, de presser tout le monde, les deux voyageurs se trouvèrent dans la cour, prêts au départ, leur équipage attelé, à six heures et quart.

Il fallait à peine dix minutes pour se rendre à la gare. Morlaix tenta de le faire observer à son ami. Il ne réussit qu’à se faire arracher la valise des mains, à la voir jeter dans la voiture, et à obtenir cette apostrophe foudroyante.

— Moi, je pars. S’il te plaît de manquer le train, à ton aise.

Force fut au brave garçon de sauter dans le véhicule.

Celui-ci fila sur la route et, quelques minutes plus tard, déposa les voyageurs devant la façade monumentale de la gare de Pantenang.

Cette construction, hollandaise de lignes, de conception, semblait étrange au milieu des paillotes et des massifs verdoyants de la bourgade javanaise.

Toujours pressé, Albin solda le cocher et se précipita au guichet des billets, suivi avec plus de calme par Morlaix.

— Deux premières pour Samarang.

De Pantenang à Samarang, on compte près de six cents kilomètres de France. C’est dire que le nombre des voyageurs effectuant le parcours total est assez réduit, d’autant plus que la voie la moins coûteuse et la plus commode entre Batavia, la grande agglomération, située à une journée de marche, et Samarang est la voie de mer, pour laquelle on dispose de