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Page:Ivoi - Le Serment de Daalia.djvu/251

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CHAPITRE II

RONDGINGS-FANDAKS


Tandis que la bonne petite Allemande, décidément conquise par Morlaix, racontait avec force détails les divers incidents de son voyage depuis le départ de Batavia, mistress Doodee et miss Grace s’installaient dans le Kraton du Sultan, pavillon des bayadères.

Guidées par Oraï, elles avaient atteint l’enceinte blanche du Kraton, distingué au passage la muraille crénelée, dominée de distance en distance par d’élégants minarets. Elles avaient mis pied à terre devant la haute porte rouge, rehaussée de mascarons d’or. Les gardes s’étaient écartés à l’audition de quelques paroles prononcées par le sacrificateur, et à travers un dédale de cours, de portiques, de galeries, les Anglaises avaient gagné un palais spacieux.

Là, le prêtre de M’Prahu les introduisit dans une vaste salle, puis retirant soudain la porte sur lui-même, il disparut, les laissant seules.

Eléna, Mable regardèrent autour d’elles.

La pièce où elles se trouvaient, une sorte de hall profond de cent cinquante mètres, était un fouillis de dorures, d’arabesques, de nattes, de meubles historiés. Des escaliers tournants en bois de santal montaient vers des autels suspendus, autour desquels des brûle-parfums, que des chaînes d’or maintenaient entre plafond et plancher, distillaient dans l’air des fumées odorantes.

Et puis, des boiseries ajourées, paravents précieux,