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Page:Ivoi - Le Serment de Daalia.djvu/290

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çois devenait criant. La curiosité exacerbée arrive à causer une véritable souffrance.

Et tel était chez tous le désir de connaître le mot de l’énigme que Niclauss et Albin en oublièrent momentanément leur rivalité.

— Plus vite ! Plus vite ! ne cessaient-ils de crier au mécanicien.

Lequel répliquait, flegmatiquement :

— Impossible, messieurs, nous faisons du cent cinq !

Trente-sept kilomètres de route séparent les relais de Bayanara et d’Ouldang. Ils furent couverts en vingt et une minutes.

Trente et vingt et un font cinquante et un. Il était impossible que les poneys d’Oraï eussent franchi la distance en si peu de temps ! L’exactitude de ce raisonnement arithmétique expliquait l’air déconfit des voyageurs à l’arrivée à Ouldang.

À leurs questions, les agents du relais ripostèrent en affirmant qu’aucune voiture n’avait paru.

Que signifiait cela ?

Tous étaient certains de n’avoir pas rencontré les fugitifs sur la route. Un véhicule avec trois personnes, avec un attelage de quatre chevaux, sapristi ! cela se voit. L’hypothèse d’avoir frôlé l’équipage sans le remarquer n’était pas admissible.

Mais alors qu’était devenu Oraï ?

— Bon ! grommela Albin, il aura pris un autre chemin.

— Pourquoi ?

— Je l’ignore. Mais, sûrement, on nous a mal renseignés à Bayarana.

— Que faire, à votre avis ?

— Revenir en arrière et tâcher de tirer tout cela au clair.

— Vous avez raison.

Cette dernière phrase fut prononcée à l’unanimité. En foi de quoi, l’automobile tourna sur elle-même et reprit, à vitesse maxima, le chemin de Bayarnna.

Le wattman, gagné lui-même par l’impatience fébrile de ses voyageurs, gagna trente secondes sur le parcours.

Au bout de vingt minutes et demie, il stoppait au relais désiré.

En un instant, toute la maison fut en révolution.