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Page:Ivoi - Le Serment de Daalia.djvu/304

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Ah çà ! c’est de la magie !

Au départ, le beige, le bleu et le rouge se mariaient dans leurs costumes. À présent, ils sont uniformément vêtus de blanc. Que signifie cette albe tenue ?

Sapristi ! Ils savent mieux que personne qu’ils n’ont pas modifié leur toilette durant l’ascension du volcan.

Alors, d’où vient cela ?

Et tout à coup, Albin a un cri :

— Je comprends.

Tous l’entourent aussitôt, curieux. Tous interrogent :

— Vous comprenez ?

— Quoi ?

— Le pourquoi du blanc ?

— Précisément.

— Et c’est ?

— L’acide sulfureux, mes amis. Cet acide sulfureux qui nous piquait le nez, les yeux, est un « décolorant » par excellence.

— Un décolorant ?

— Eh oui ! cousin Niclauss. C’est l’acide sulfureux qui a « mangé » la teinture de nos vêtements et nous a « habillés » en mariés.

Morlaix, qui est auprès de Lisbeth, murmure pour elle seule :

— C’est peut-être un présage.

Elle rougit et la petite troupe rejoint plus gaiement l’automobile, dans laquelle le mécanicien met à profit ses loisirs en dormant profondément comme il convient à un Hollandais, copieusement sustenté, dont la conscience est pure.

Vingt minutes plus tard, on arrivait au relais.

Et comme, au demeurant, la journée avait été fatigante, chacun dîna au plus vite et s’en alla, dans les chambres affectées à ce but, chercher un repos réparateur.

Ni les moustiques, compagnons obligés de la nuit, ni les hennissements des chevaux, luttant, dans les écuries, avec des taons énormes, ni les chants et danses des indigènes n’empêchent les voyageurs de dormir. La course en automobile a de ces surprises. Il advient qu’au soir, on se trouve plus fatigué qu’après une journée de marche.