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Page:Ivoi - Le Serment de Daalia.djvu/313

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CHAPITRE VI

DANS LA CITE HISPANO-YANKEE


Si l’on considère la baie de Manille sur une carte, on lui trouve une parfaite ressemblance avec le bassin d’Arcachon.

Même grand lac intérieur, même goulet étroit établissant la communication avec l’Océan.

Mais les deux échancrures, situées aux antipodes l’une de l’autre, se différencient par la nature du sol, la profondeur des eaux et le climat.

Le goulet de Manille est rocheux et défendu par d’imposantes batteries, tandis que les langues de terres basses qui séparent le bassin d’Arcachon de l’Atlantique s’élèvent à peine au-dessus des flots.

Arcachon n’a pas plus de fond qu’une rivière ; Manille peut recevoir les plus puissants navires.

Enfin la cité philippine, mollement couchée à l’extrémité de l’estuaire, est environnée par des hauteurs qu’habille féeriquement la flore la plus riche du monde.

Sur les monuments, les locaux administratifs, flottent les étoiles des Étais-Unis, mais la cité, les habitants, ont conservé l’aspect cher aux Espagnols coloniaux.

Maisons peintes en rose, en bleu, vert, jaune, mauve, etc., créoles-nonchalantes aux jupes courtes, aux fichus de dentelles, métis au teint ambré déambulant gravement avec la morgue des plus purs Castillans, langue, mœurs, tout est resté ibérien.