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Page:Ivoi - Le Serment de Daalia.djvu/43

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Enfin le véhicule stoppa. Ses gardiens la firent descendre. Elle sentit qu’on lui glissait un papier dans la main. Elle perçut le roulement de l’équipage, le murmure ironique d’une voix qui lui jetait ces mots :

— Au revoir, mademoiselle.

D’un geste brusque, elle arracha le bandeau qui l’aveuglait.

À vingt pas déjà une voiture s’éloignait rapidement. La jeune fille était dans une rue de faible longueur, absolument déserte, mais à l’extrémité de laquelle bourdonnait une circulation intense.

Elle se dirigea de ce côté.

En passant sous un réverbère, elle regarda le papier que ses doigts serraient toujours.

C’était une enveloppe ornée de la suscription

À Monsieur Fleck, Grand Hôtel — Paris.

Au bout de la rue, Lisbeth consulta la plaque indicatrice.

Ses ravisseurs l’avaient abandonnée rue Charras.

Elle débouchait sur le boulevard Haussmann, à quelques pas de l’Opéra, à cinq minutes du Grand Hôtel.

Accélérant l’allure, elle contourna les massives constructions de l’Académie Nationale de musique, passa devant le monument élevé à la gloire de l’architecte Garnier.

Les passants regardaient curieusement cette jeune fille, sans chapeau, en toilette multicolore, errant seule, au pas de charge, dans les artères parisiennes.

Mais elle n’y prenait pas garde, toute à son idée de se retrouver auprès de son père.

Enfin voici la grande entrée de l’hôtel.

En ouragan, Lisbeth traverse la cour d’honneur, escalade l’escalier, et essoufflée, mais ravie, elle envahit la chambre de Fleck, en clamant :

— Ah ! papa, cher papa, que je suis heureuse de te revoir.

Embrassades, exclamations, interrompues par cette remarque du père :