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Page:Ivoi - Le Serment de Daalia.djvu/63

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— Ne l’insultez pas, après l’avoir dépouillé de dix mille francs.

Cependant le gouverneur avait fait signe aux agents qui, avec un touchant ensemble, se ruèrent sur le jeune homme et le réduisirent à l’impuissance.

— Allons, cette scène a assez duré. Conduisez les deux coupables en lieu sûr.

Albin ne chercha pas à résister ; seulement d’un ton profond qui troubla la charmante Daalia :

— Alors, mademoiselle, vous me considérez comme un bandit ?

Elle voulut répondre :

— Oui !

Mais sous le regard fixé sur elle, il lui sembla que sa volonté s’amolissait. Quelque chose comme un doute traversa son esprit.

Le oui ne dépassa pas sa bouche rose et fut remplacé par un geste vague, sans signification précise, indiquant le trouble de sa pensée.

— Puissiez-vous, mademoiselle, n’avoir jamais à regretter votre erreur.

Haussant les épaules, il se laissa entraîner par les agents.

— Et vous, clama le chef de la police en s’adressant à Morlaix qui regardait, le sourire aux lèvres absolument comme si l’aventure ne le concernait pas. Et vous, qu’avez-vous à dire ?

Le domestique-ami secoua la tête.

— Moi, je m’en fiche.

Après quoi, entre deux agents, il suivit tranquillement Albin.