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Page:Ivoi - Le Serment de Daalia.djvu/88

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— Je vais, comme un bon père, vers le bonheur de ma Lisbeth.

— Satané bonheur ! Un fiancé sans tête…

— Mais huit millions sonnants, avec lesquels la chère petite aurait pour fiancé qui lui plairait. Ne vous leurrez pas, mon ami ; certes, vous avez son cœur ; certes, ce lui serait un chagrin de vous perdre, mais l’or est encore la meilleure poudre à sécher les larmes.

Et sur cet axiome, peu chevaleresque, mais à coup sûr pratique, l’homme d’affaires frappa amicalement sur l’épaule de Niclauss réduit au silence.

Au même instant, on frappa à la porte.

Tous eurent un mouvement, puis d’une seule voix :

— Entrez ! crièrent-ils.

Un domestique de l’habitation se présenta.

— Sar-Hi, fit-il en réunissant ses mains en coupe au sommet de son crâne, Sar-Hi salue les illustres hôtes du maître.

— Que veux-tu ?

— Le maître a parlé avec sa plume de fer, et j’apporte ses paroles.

Ce disant, l’indigène extrayait une lettre d’un petit sac de peau fixé à sa ceinture.

Il la tendit à Niclauss.

Le jeune homme la prit et, après l’avoir parcourue, la passa à Fleck, lequel la remit à Lisbeth.

Puis, tous trois se regardèrent :

Ils avaient lu :

« Mon cher neveu,

« Votre cousin Albin, que votre bonne grâce a tiré de la prison où votre colère l’avait enfermé, vient d’arriver à la plantation.
xxx « Je désire vous présenter l’un à l’autre, effacer jusqu’au souvenir du malentendu passé et faire de vous deux amis.
xxx « Au reçu de la présente, veuillez suivre le porteur, il vous conduira où je vous attends, en compagnie de votre cousin.

« François Gravelotte. »