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Page:Ivoi - Les Cinquante.djvu/386

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Lucile se tut. Il y eut un moment de grand silence, puis l’organe railleur de d’Artin se fit entendre :

— Alors, commandant Marc Vidal, vous êtes toujours au mieux avec cet aventurier qui se targue d’une fraternité mensongère.

Les interpellés sursautèrent, brusquement rappelés à la réalité.

— Vos injures, répondit sèchement Espérat, ne sauraient m’atteindre.

Allons, Marc, délivrons Lucile et laissons M. d’Artin à ses occupations.

L’officier, à cet appel, fit un pas en avant, mais il n’alla pas plus loin.

D’un mouvement rapide, le comte avait saisi un pistolet et en dirigeait le canon vers le front de Lucile toujours souriante.

Vidal, Milhuitcent, poussèrent un cri d’épouvante.

D’Artin éclata de rire :

— Vous croyiez me tenir, retour ironique des choses, c’est moi qui vous tiens.

Puis avec un calme effrayant :

— Denis, prends les cordes qui se trouvent dans l’office. Elles servaient naguère à étendre le linge ; elles auront cette fois une destination plus noble.

Et comme le rebouteur se précipitait :

— Vous, commandant Vidal, et vous, jeune Espérat, vous allez vous laisser garrotter sans résistance.

— Nous garrotter ?