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Page:Ivoi - Les grands explorateurs. La Mission Marchand.djvu/101

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Rien n’indiquait le voisinage d’une agglomération.

— Ah çà ! s’exclama le capitaine Mangin d’où venaient donc ces forcenés ?

Le commandant l’entendit et se retournant vers lui.

— Soyez tranquille, leur repaire ne doit plus être éloigné.

— À quoi reconnaissez-vous cela, mon commandant ?

— Simple affaire de raisonnement. Voyons, songez à l’insouciance des nègres. Un village situé seulement à deux journées de marche de la route suivie par la mission ne se serait pas cru menacé. Jamais on n’aurait réussi à en faire marcher la population contre nous.

— C’est ma foi vrai.

— Donc, que l’on fasse bonne garde. Les paillottes sont peut-être tout près. Dans ces régions boisées, on tombe dans un village avant de l’avoir aperçu.

Ces instructions furent exécutées à la lettre.

Mais, de toute la nuit, rien ne troubla là tranquillité de la compagnie,

Avec l’aube, on repartit.

Depuis deux heures déjà on était en marche, quand les éclaireurs se replièrent brusquement.

Ils étaient arrivés à la limite d’une plaine assez vaste, défrichée en pleine forêt et, au milieu des champs cultivés, ils avaient aperçu un fort village enclos d’une enceinte de pieux.

C’est, comme on le sait, le moyen de défense employé par les noirs pour défendre l’accès de leurs bourgades.

Aussitôt l’attaque fut décidée.

La compagnie fut partagée en deux fractions égales.

L’une, sous le commandement du capitaine Mangin, décrivit un large arc de cercle, afin d’attaquer la position de flanc, tandis que l’autre, restée sous les ordres du chef de la mission, prononcerait son mouvement sur le front de l’ennemi.

Pas un instant on n’avait douté que l’on fût arrivé en face de l’agglomération, d’où les coupables s’étaient rués sur le fort de Baguessé.

La piste marquée dans la brousse était la plus éloquente des accusations.

Après un quart d’heure d’attente, nécessaire au capitaine