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Page:Ivoi - Les grands explorateurs. La Mission Marchand.djvu/150

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tige, gaine de poils soyeux qui s’accrochent à la peau et causent des démangeaisons cuisantes.

À onze heures du matin, nous trouvons un premier barrage formé de débris de roseaux réunis par une plante verte ayant la forme d’un petit chou.

Nous ouvrons le barrage, puis un deuxième, un troisième, etc…

À midi, nous sommes en face de deux bras.

Une pirogue djinquie nous fait signe de loin de prendre celui de droite.

C’était un chenal très étroit ; le boat se fraye un chemin dans les herbes sur lesquelles se halent les hommes.

À trois heures, le chenal disparait complètement ; il est impossible que les bateaux des Turcs aient jamais passé par là.

Les Djinquis nous ont fait prendre la mauvaise route ; je commande : en arrière, et à sept heures du soir, nous revenons au confluent des deux bras.

Il fait nuit, impossible de trouver un coin de terre, c’est le marais de tous côtés.

Cependant, sur notre droite, les herbes sont tellement épaisses que l’on peut presque se tenir dessus comme sur un plancher. Nous restons là, sur nos cantines, pour ne pas être complètement dans l’eau, on y est encore moins mal que dans le boat.

Il fait très froid. Pas un morceau de bois ; ni feu, ni cuisine, mais en revanche des moustiques…

Le 31 janvier, nous repartons par le bras laissé hier.

À huit heures du matin, le bras entre, lui aussi, dans les herbes ; on recommence à se haler sur l’oumn-souf qui s’accroche aux-mains.

À dix heures, plusieurs pirogues djinquis apparaissent derrière nous. Impossible de les faire approcher. Je me mets à l’eau avec Landeroin et j’arrive près des indigènes.

Pas un ne parie arabe, nous causons donc par gestes.

Une pirogue consent à nous servir de guide ; avec une peur bleue, elle passe à côté du boat et prend les devants.

Les pirogues djinquies sont d’énormes patins, très légers, posant à peine sur l’eau et très relevés aux deux bouts ; elles glissent ainsi facilement sur les herbes immenses.