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Page:Ivoi - Les grands explorateurs. La Mission Marchand.djvu/155

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Heureusement que mon sergent Mariba a tué de son côté un grand marabout égaré par là, et les hommes ont trouvé deux ignames.

C’est un festin !

Le 11, nous repartons. À cinq heures, Mariba me montre un hippopotame ; je tire et le tue, mais il faut attendre qu’il remonte.

J’entre dans un bras latéral, sans courant, pour attendre. Mariba me montre encore un hippopotame.

Je lui dis : « Tire », il lui met une balle dans la tête, l’animal se débat furieusement.

Je l’achève, et comme il n’y a que trois mètres de fond, nous arrivons à l’attacher à la chaîne, mais il n’y a de terre nulle part, nous ne pouvons le tirer de l’eau.

Le 12, nous poursuivons notre route, remorquant notre hippopotame. Vers dix heures, un coin de marais desséché. On se met à dépecer l’animal, mais il n’y a pas de bois : eh ! mon Dieu, nous le mangeons tout cru !

Le 13, à midi, un îlot couvert de jujubiers.

Cela fait un peu de bois pour fumer nos morceaux d’hippopotame.

Le 14, toujours un chenal superbe, mais le vent souffle fort et soulève de vraies vagues qui nous retardent beaucoup.

À cinq heures, nous voyons enfin des arbres au loin.

Alors il y a de la terre !

À cinq heures trente, nous arrivons à un confluent ; la terre doit être là à cent cinquante mètres.

Je commande de traverser pour y arriver.

Au milieu du chenal, une forte secousse nous fait perdre l’équilibre.

C’est un hippopotame qui a crevé notre boat.

Le sergent Mariba me crie.

Dji bé na (l’eau vient). Force ! Force !

L’eau monte avec une rapidité effrayante. Nous sommes à cent mètres de la berge, berge flottante, qu’y trouverons-nous ? six mètres ou un mètre d’eau ?

Les hommes pagayent avec rage ; le boat n’émerge plus que de cinq centimètres.

Nous touchons les herbes, tout le monde saute à l’eau, on n’en a que jusqu’à la ceinture, nous sommes sauvés !

Les charges sont enlevées et portées jusqu’à la terre ferme ;