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Page:Ivoi - Les grands explorateurs. La Mission Marchand.djvu/183

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L’instinct de la ruse existe chez toutes les populations africaines.

Poussé ainsi, le Cheik ne résista pas longtemps.

Vers minuit, Embe, ayant enfermé la missive de son maître dans un sachet de peau, curieusement brodé, sortit de Fachoda, du côté ouest, qui n’était pas gardé.

Décrivant une large courbe, il contourna la bourgade, rejoignit en aval la rive du Nil, et s’arrêta à environ six kilomètres de là dans une ferme isolée, entourée de champs de maïs.

Là il se procura une embarcation.

Sans perdre de temps, il y prit place, gagna le milieu du courant et se laissa emporter par le fleuve.

Au matin, il était parvenu à trente ou quarante kilomètres de Fachoda et il n’avait plus à craindre d’être aperçu.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Le commandant Marchand, pour la première fois depuis si longtemps, passa une bonne nuit.

Dès son réveil toutefois, il fit mander les capitaines Baratier et Mangin.

Ici nous cédons la parole à sir Baves, agent libre à Gaba-Schambé, qui, jusqu’à l’arrivée de sirdar Kitchener et des forces anglaises, a rôdé, invisible espion, autour de la petite colonne française rassemblée à Fachoda.

Voici l’extrait de son rapport.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Marchand, très prudent, a fait venir les deux capitaines sur l’un des chalands amarrés le long de la berge.

Je les ai vus monter en bateau.

Mais il m’eût été impossible d’entendre.

Par bonheur, j’ai à bord du chaland, un indigène Toumbou, un porteur qui s’est enrôlé sur le Haut-Soueh, à l’Instigation de l’honorable Twain[1], et dont les renseignements nous ont rendu de grands services.

Étendu au fond du chaland, il affectait de dormir.

Voici ce qu’il m’a rapporté.

Le commandant Marchand a dit à ses capitaines Mangin et Baratier :

  1. Autre agent libre.