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Page:Ivoi - Les grands explorateurs. La Mission Marchand.djvu/253

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certainement c’est agréable ; mais il est bon aussi d’être à l’abri du besoin. Je pense que vous obtiendrez une grosse somme d’argent.

— Une somme d’argent ?

— Oui, en Angleterre, cela ne manque jamais. Ainsi, à la nouvelle de la victoire d’Ondourman, la reine m’a conféré le titre de lord et m’a crédité sur le trésor d’une somme de sept cent cinquante mille francs.

Et, Baratier le considérant avec une expression inexprimable, il ajouta :

— Et vous ?

— Moi, répondit le capitaine, si l’on m’offrait de l’argent, je refuserais et tous mes chefs ou camarades refuseraient comme moi. Notre mission n’avait rien de commercial, elle n’a pas besoin de rapporter de gros dividendes.

Hein ! Est-ce gentil ?

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Nous entrons à Marseille, ce 26 octobre.

Ah oui ! il a été bien reçu notre petit capitaine.

Je dis notre, parce qu’il nous a toutes conquises par sa bonne humeur, sa simplicité.

Et il faut l’entendre parler de son commandant.

Il a pour lui un véritable culte.

Ç’a été une fête pour tous quand M. Jullemin, envoyé par le ministère des Affaires étrangères, est venu saluer Baratier et lui a annoncé sa nomination au grade d’officier de la Légion d’honneur.

Et la foule donc, tu n’as pas une idée des cris.

— Vive Marchand ! Vive Baratier.

Il paraît qu’il est descendu à l’Hôtel des Colonies, et que l’on ne peut plus circuler dans la rue, tant la presse est grande.

Oui certes, l’enthousiasme des Marseillais fut énorme ainsi que l’indique l’aimable correspondante dont nous venons de lire les impressions.

Les délégations se succédaient.

Le colonel Faure Durif présentait au jeune officier plusieurs membres de la Société de Géographie.