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Page:Ivoi - Les grands explorateurs. La Mission Marchand.djvu/275

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anglais fut aussitôt hissé à côté du drapeau égyptien, sans aucun éclat, sans aucune cérémonie.

Il est évident que les Anglais ont voulu ménager l’amour-propre et aussi la douleur des malades qui étaient laissés à Fachoda. En un mot, les soldats anglais se sont montrés très corrects, il convient de leur rendre cette justice. L’occasion en est si rare.

Le détachement des malades, au nombre de neuf — un tirailleur est mort en route — parti le 12 décembre à bord de la canonnière égyptienne Nasser, arriva le 18 à Ondourman. C’est là que l’adjudant de Prat apprit la mort du brave tirailleur qui, ne pouvant continuer le voyage, avait été reçu à l’hôpital anglais.

Avec une profonde émotion l’adjudant de Prat a raconté ce douloureux incident, a fait à ce propos l’éloge de ces braves tirailleurs sénégalais qui ont montré, dans les circonstances les plus pénibles de l’expédition, le courage le plus remarquable.

Très grands sont les services rendus par eux. Aussi, officiers et sous-officiers ne les traitaient pas en subalternes, mais en camarades, en amis. Ils ont réellement conscience de la grandeur du pavillon français, qu’ils aiment déjà autant que nous-mêmes.

Le détachement séjourna jusqu’au 22 à Ondourman où il fut reçu par le major de la garnison, qui lui montra beaucoup d’égards. Les officiers et sous-officiers anglais avaient préparé plusieurs réceptions. Dans l’une, d’elles, la Marseillaise fut chantée par les soldats anglais en l’honneur de leurs hôtes.

Le 23, on partit à bord du bateau postal Akasich pour Atbara ; où l’on arriva le 25. Le chemin de fer transporta le détachement à travers le désert de la Nubie, et le 27, il arrivait à Ouadi-Alfa.

Le 28, les rapatriés quittaient Chel-Al et arrivaient, le 29, au Caire. En passant à Louqsor, l’adjudant de Prat trouva un télégramme du ministre de France au Caire, l’invitant à y faire un séjour. L’adjudant profita de cette invitation, car le détachement était très fatigué. Les soldats français furent très bien traités par M. Pagnon, un de nos compatriotes, directeur de l’hôtel de Louqsor, qui les entoura de soins, et par M. Legrain, inspecteur des antiquités.