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Page:Ivoi - Les grands explorateurs. La Mission Marchand.djvu/29

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— Pardon de vous troubler, Monsieur, Mademoiselle, mais Monsieur le médecin-major Emily a entendu dire que vous habitiez Léopoldville.

— C’est exact, répond Bright.

— Alors, seriez-vous assez aimables pour me suivre auprès de lui. Il désirerait vivement converser avec vous.

— Converser de quoi, grommelle l’Anglais ?

Mais Jane l’interrompt vivement :

— Nous ferons avec grand plaisir la connaissance du docteur. Nous comprenons parfaitement son désir. Après quelques mois de brousse, on est heureux de trouver des personnes avec lesquelles on puisse causer.

Bright opine de la tête.

Et le père et la fille se séparent de Mohamed-Abar en l’invitant à revenir goûter leur cognac à Léopoldville.

Précédés par le sergent qui est venu les chercher, ils se dirigent vers le village de Brazzaville.

À la porte de l’une des maisons, le sous-officier s’arrête.

Il heurte.

Presque aussitôt on ouvre.

— Les personnes que le major a demandées.

C’est un caporal infirmier qui reçoit les visiteurs.

Il les fait entrer, les conduit dans une petite pièce, sombre parce que toutes les ouvertures sont fermées par des contrevents de bois.

Évidemment le docteur craint la chaleur ; il se barricade contre elle.

Deux minutes se passent. Un homme au visage souriant pénètre dans la salle.

Il salue avec la plus parfaite aisance :

— Mademoiselle, Monsieur, excusez l’indiscrétion d’un homme privé depuis plusieurs semaines de la vue de personnes avec lesquels il lui soit loisible d’échanger quelques idées.

Cela est dit si naturellement que les Anglais répondent par un sourire agréable.

Le docteur leur tend les mains, ils y placent les leurs.

Mais alors la scène change.

Les traits du médecin se rembrunissent soudain :

Il murmure entre ses dents :

— Oh ! oh ! qu’est cela ?